Top 10: Les Plus Grosses Têtes Brulées du Tennis

Salut à tous! Ce mardi, nous allons parler des plus grosses têtes brûlées du tennis. Tous les joueurs possèdent le point commun de briser de nombreuses raquettes, de provoquer les arbitres, de s'énerver, d'insulter leurs adversaires. Si les têtes brûlées les plus marquantes ont évolué dans les années 70, quelques unes se font actuellement une place au soleil, alors que le circuit est devenu aseptisé et que les joueurs deviennent de moins en moins accessibles. Ainsi, autant prévenir tout de suite: c'est l'un des rares tops où vous ne trouverez ni Roger Federer, ni Bjorn Borg, ni Rafa.

Les Mentions Spéciales

Benoît Paire fait partie de nos mentions spéciales. Le plus emblématique des casseurs de raquette français manque d'un côté nasty pour faire partie de notre Suicide Squad.

Goran Ivanisevic frappe également à la porte du top 10. Grand casseur des raquettes dans les années 90, superstitieux invétéré (Lors de son sacre à Wimbledon en 2001, le type s'est farci tous les matins des épisodes des Teletubbies), très émotifs, le Croate était l'une des figures les plus attachantes du circuit et reconnaissait avec humour se battre contre cinq adversaires à la fois. Dans la même décennie, se sont également distingués Jeff Tarango, qui a quitté de son plein gré un match suite à un désaccord avec un arbitre, ou Greg Rusedski. 

Dans la génération actuelle, on peut citer les deux compères de Marat Safin, Dimitry Tursunov et, surtout, Mikhaïl Youzhny qui a fracassé une raquette avec son front. Dans la NextGen, seuls Daniil Medvedev (qui a jeté volontairement des pièces suite à une défaite à Wimbledon) et Andrey Rublev (qui est capable de partir en vrille en moins de deux secondes) peuvent reprendre le flambeau des têtes brulées du tennis. On peut également parler d'Ernests Gulbis, qui suit les pas de Marat Safin en terme de badass attitude: il a passé une nuit au commissariat car il a passé une soirée avec une prostituée en Suède, décrie la parole lisse des meilleurs joueurs du circuit, annonce avoir claqué le prize-money de sa demi-finale de Roland-Garros (en 2014) au casino et, bien sûr, brise des raquettes quand l'envie lui prend.

N°10: Andre Agassi

Au début des années 90, alors que la période faste des rockstars du tennis semble révolue, un garçon au look surprenant dénote sur les courts: Andre Agassi. Sur les courts du monde entier, Le Kid de Las Vegas dénote avec le dress code blanc de l'époque et arbore des boucles d'oreilles, une coupe mulet (qui s'avèrera être une perruque), des fameux shorts délavés en jean, des collants fluo, tel un jeune qui fait une crise d'adolescent. A la très stricte académie Bollettieri, Agassi se permettra quelques écarts de conduite en signe de rébellion, face à un autoritarisme qu'il abhorre. Son idylle avec l'actrice Brooke Shields fait la une des magazines people de l'époque. Malgré cela, et son autobiographie Open où il révèle avoir pris de la crystal meth, Agassi n'était pas un bad boy dans le fond: on ne peut pas lui attribuer de punchlines marquantes et n'était pas un briseur de raquettes obsessionnel. A la fin des années 90, il s'assagit, arbore un crâne chauve, crée une école pour les jeunes défavorisés de Las Vegas et se case définitivement avec Steffi Graf, qui deviendra la mère de ses enfants.

N°9 ex-aequo: Nick Kyrgios et Bernard Tomic

Avec Kyrgios et Tomic, on tient les Dumb et Dumber du tennis australien (bien que les deux compères ne peuvent pas s'encadrer). En effet, ils faut dire que les deux joueurs, très talentueux au demeurant, multiplient les frasques qui font choux gras dans la presse. Commençons, tout d'abord, par Bernard Tomic. A (déjà) 25 ans, le s'est perdu. Lister toutes les frasques de Tomic serait beaucoup trop long. Parmi les plus mémorables, on peut sélectionner le match qu'il a perdu en seulement dix-huit minutes en 2014 face à Jarko Nieminem à Miami, des gardes à vue pour conduite en état d'ivresse, un retour de service joué avec le manche de sa raquette. La dernière en date, où il affirme s'en moquer du tennis, que compter ses millions est la seule chose qui lui importe, et que la Fédération Australienne de Tennis est corrompue traduit un certain point de non-retour pour ceux qui pensait qu'il pouvait, éventuellement, confirmer un jour les attentes placés en lui.

Si on veut être honnête, le cas de Kyrgios est loin d'être aussi désespéré que celui de son compatriote. Toutefois, le natif de Canberra demeure l'un des rares joueurs à apporter un peu de piment dans un tennis assez aseptisé en brisant autant de raquettes qu'il sort des coups lunaires. S'il affiche, majoritairement, un bon fond (en tapant, notamment, la balle avec des enfants), ses démons peuvent le rattraper dans les mauvais jours. On se souvient, notamment, de ce match très étrange à Shanghai en 2016, où le jeune Australien poussait la balle au service, n'allait pas chercher des balles avant d'abandonner sans motif apparent. On se remémore, également, de cet échange avec Stan Wawrinka où, sous le coup de l'énervement, il avait balancé au Suisse que Thanasi Kokkinakis avait copulé avec sa petite amie (la joueuse Croate Donna Vekic). Comme Agassi, Kyrgios avoue ne pas aimer le tennis et affiche souvent son adoration pour le basket et l'équipe des Boston Celtics. Toutefois, depuis quelques temps, le vingt-quatrième joueur mondial essaie de faire profil bas, même s'il affiche toujours cette dégaine nonchalante. Depuis l'année dernière, on ne compte pas d'écart de conduite majeur à son actif, même s'il n'est pas encore parfaitement investi dans une carrière tennistique.

N°7: Fabio Fognini

Lorsqu'il foule les courts, Fognini rappelle aux amateurs de tennis que l'Italie est le berceau de la commeddia dell arte. Lors d'un mauvais jour, le joueur Italien fait la totale: il invective la foule, fulmine dans sa barbe, insulte ses adversaires et les arbitres, ce qui a le don de faire rire les spectateurs. On se souvient, notamment, qu'il avait lancé des insultes sexistes à l'encontre d'une arbitre lors de la dernière édition de l'US Open. Plus récemment encore, alors qu'il perdait pied contre Jeremy Chardy, il se mit à insulter le Français à mesure que la partie approchait de son terme. Terriblement doué, ces crises de nerf peuvent le faire sortir de ses gonds et saborder des parties dont le destin lui semblait favorable. Toutefois, ses collègues et les journalistes admettent que celui qui partage sa vie avec l'ancienne vainqueure de l'US Open Flavia Penneta et son petit garçon n'est pas la même personne en dehors des courts. Ainsi, Fognini se rapproche plus d'un Benoît Paire (dont les écarts amusent la galerie) que d'un Marcelo Rios.

N°6: Daniel Koellerer

Daniel qui? Daniel Köllerer. Si le joueur autrichien a connu une modeste carrière (le meilleur classement de l'Autrichien demeure une 55ème place), ses pertes de sang froid ont fait le tour de la toile et lui permettent de côtoyer des joueurs plus célèbres dans ce classement. En effet, et il n'y a pas d'autres mots: Daniel Köllerer est un taré, un joueur au comportement excessif. Si on ne compte plus le nombre de raquettes qu'il a explosées et les prises de becs avec les arbitres, Köllerer s'est également avec les spectateurs et les journalistes. Toutefois, "Crazy Dani" compte deux chefs d'oeuvre. Le premier se déroule lors d'un Challenger en Pologne en 2010. Alors que son adversaire, l'Uruguayen Pablo Cuevas, remet une amortie, le bouillonnant joueur autrichien s'approche suffisamment de ce dernier et simule une blessure, prétextant que Cuevas l'aurait touché. L'arbitre de la rencontre, qui ne tombe pas dans le panneau de l'Autrichien, fait continuer le match. C'est alors que Köllerer sort de ses gonds et décide de quitter le court manu militari.

Ensuite, en marge d'un autre match de Challenger, ses relations avec son compatriote Stefan Koubek étaient tellement exécrables que ce dernier a commencé à l'étrangler lors d'un changement de côté! Malheureusement, à cause d'une affaire de paris sportifs, Köllerer a dû mettre un terme à sa carrière en 2011 et, ainsi, arrêter ses crises de colère sur les courts.

N°5: Marat Safin

Au début des années, une bande de joyeux drilles russes débarque sur le circuit. Si la folie de Tursunov et Mikhail Youzhny est reconnue par les joueurs et les observateurs du circuit , c'est Marat Safin qui a durablement marqué les esprits. Le Moscovite est sans doute la dernière rock star du tennis. Pas un match ne se déroulait sans que le bouillant Russe ne brise une raquette (si bien qu'il est devenu le roi du cassage de raquettes) ou ne vienne engueuler l'arbitre de chaise. Le Moscovite était, même, capble de péter un cable en plein match. A Roland-Garros en 2004, face à Felix Mantilla, l'ancien député de la Douma a baissé son short sur le court après avoir remporté un long rallye (pour montrer qu'il en a des grosses). Séducteur des dames (la légende dit que Safin aurait soulevé les jupes d'un bon nombre de joueuses du circuit), Safin était également connu pour avoir une vie nocturne âgitée. Ainsi, l'ancien numéro un mondial amenait parfois des playmates et autres filles de joies en tribunes. De même, en 2009, alors qu'il jouait la Hopman Cup avec sa soeur Dinara, Safin arbore sur le court deux yeux au beurre noir, acquis lors d'une bagarre en sortant d'une boîte de nuit. Enfin, contrairement aux Federer ou Nadal, qui sont, Marat se montrait plus dilettante, sabordant certains matchs largement à sa portée et remportant d'autres d'anthologie (demi-finale de l'Australian Open 2005).

N°4: Marcelo Rios

Marcelo Rios, c'est avant tout un talent exceptionnel. Le gaucher chilien pouvait faire ce qu'il voulait avec une balle. Toutefois, l'ancien numéro un mondial, aux faux airs de yakuza, était également réputé pour son sang chaud. Ainsi, encore aujourd'hui, l'actuel capitaine de l'équipe chilienne de Coupe Davis prend un plaisir non dissimulé à envoyer bouler les journalistes. Il faut dire que Rios maîtrise à merveille l'art de la punchline. Voici, pêle mêle, certains des plus célèbres mots doux de l'unique n°1 mondial sud-américain. Cachez les enfants, c'est violent:

" Fuck" à Nelson Monfort à Roland-Garros

" Tu es en vacances? Tu peux y rester" au moment de limoger son entraîneur Larry Stefanki

" Et moi, je pense que tu es un fils de pute" après qu'un journaliste lui ai demandé s'il était indien

" Ca ne me rembourse même pas l'argent que j'ai dépensé au casino cette semaine" après avoir remporté Monte-Carlo en 1997

"L'herbe, c'est pour les vaches et le foot"

"Vilas? Qui est Vilas? Il n'a jamais été numéro un mondial." Rios, quand on lui demande s'il était content d'avoir la même place que Guillermo Vilas dans le tennis américain.

"Je sais que le voleur est dans les tribunes". Lors de la remise des prix du tournoi de Marseille, après s'être fait dérober son sac et son portefeuille quelques jours plus tôt dans la cité phocéenne.

" Comme le dit mon ami Diego Armando Maradona, sucez vous tous parce que je ne parlerai à personne" La dernière en date, en 2018.

En plus des punchlines, Rios adorait enchaîner les soirées très arrosées en boîte de nuit. Ainsi, alors qu'il était convoqué avec le Chili pour une rencontre de Coupe Davis, El Chino a profité d'une soirée éméchée pour uriner sur des personnes dans une boîte de nuit de Santiago avant nager à poil dans la piscine de l'hôtel où logeait l'escouade chilienne. 

Si tout le monde reconnaît le talent du joueur (pour Safin, Rios aurait du remporter une dizaine de Grand Chelem), son comportement fait également l'unanimité contre lui. Ainsi, d'anciennes têtes brûlées du tennis comme Illie Nastase ou John McEnroe n'ont pas hésité à sortir la sulfateuse sur le Chilien dans une biographie lui étant consacrée. La légende roumaine raillera le fait que Rios ne signe pas d'autographes à ses jeunes fans.

N°3: John McEnroe

A première vue, John McEnroe, avec ses bouclettes et son visage poupon, n'a rien d'un bad boy des courts. Et pourtant, il est devenu le joueur dont les crises de colère resteront les plus mythiques. Perfectionniste à l'extrême, John McEnroe pouvait très facilement partir en vrille lorsqu'un fait ne se déroulait pas comme il le souhaitait. Ainsi, il était capable de s'énerver sur tout ce qui bougeait: l'adversaire, les arbitres, les spectateurs, les juges de ligne, la pluie et même contre les avions qui survolent Flushing Meadows. On se souvient, bien sûr, du fameux "You cannot be serious. The ball was on the line " qu'il profana à un arbitre à Wimbledon en 1981. En 1984, de rage, il explosa des gobelets en verre avec sa raquette. Parfois, l'ATP estimait qu'il avait tellement dépassé les bornes qu'ils l'ont suspendu pendant plusieurs semaines. Son comportement était tellement détestable que le All-England Club a refusé de le faire membre suite à son titre en 1981. Toutefois, ces crises de colère pouvait remettre en selle le célèbre New-Yorkais et lui faire gagner un paquet de matchs. Malgré ses colères noires (qui sont restées légendaires), le public s'attache à McEnroe et feront de lui l'un des joueurs les plus charismatiques que le circuit ATP ait connu. Aujourd'hui, celui qui est devenu commentateur pour différents médias joue de sa mauvaise humeur, notamment dans des publicités.

N°2: Illie Nastase

Dans la famille des bad-boys du tennis, Nastase serait certainement le parrain. Le joueur roumain est, sans doute, l'un des premiers joueurs à faire tourner chèvre bon nombre de ses adversaires et des arbitres et a payé de nombreuses amendes. Ainsi, Nastase n'était pas le dernier à montrer une mauvaise marque de balle sur terre pour gratter un point et à fracasser des raquettes. Surtout, grâce à son côté facétieux, le meilleur joueur roumain de l'histoire du tennis ne se contentait pas d'insulter ses adversaires et les arbitres: il jouait de sa proximité avec le public pour les ridiculiser. Toutefois, moins colérique que Connors et McEnroe, Nastase jouait au clown sur les terrains de tennis du monde entier. On se souvient notamment d'un double disputé avec Arthur Ashe, où le public et le joueur américain étaient hilares car il s'était colorié le visage en noir. De même, lors d'un autre double à Roland-Garros, Nastase, en sachant que ses adversaires italiens étaient superstitieux, a demandé à son agent de trouver un chat noir dans Paris, afin de le cacher dans son sac et de le sortir sur le court. Son humour lui a, ainsi, fait collectionner de nombreuses femmes: Nastase s'est, ainsi, marié quatre fois, et a même célébré un de ses mariages sur le Court Philippe-Chatrier de Roland-Garros.

N°1: Jimmy Connors

Jimmy Connors est la plus grande tête brûlée que le tennis ait porté. La rage de vaincre de ce fils de douanier de l'Illinois était telle que son seul objectif était "d"humilier ses adversaires". Ainsi, tout au long du début de sa carrière (soit les années 70), Connors provoque le monde du tennis, se montre volontiers arrogant avec ses adversaires et l'ensemble du circuit et manie le trashtalk comme aucun joueur ne l'a manié depuis. Jouer la Coupe Davis? Il s'en moque éperdument et préfère disputer des exhibitions lucratives. Assister à une cérémonie pour le centenaire de Wimbledon? Il se fiche de rester avec des vieux croûtons et préfère s'entraîner sur un court annexe. Guillermo Vilas remporte l'US Open devant une foule en délire? Il assène discrètement une droite à un spectateur qui se rue sur le Central de Flushing Meadows pour acclamer le champion argentin. Un avis sur Ivan Lendl? C'est une "poule mouillée". Le costume d'anti-héros qui envoie des mandales du fond du court lui va si bien, lui qui se nourrit des huées du publics pour écraser ses adversaires. Puis, à la fin des années 70, Connors rencontre un joueur presque plus dingue que lui: John McEnroe. A chaque rencontre, les deux hommes se provoquent, et en viennent parfois aux mains, comme l'atteste la finale du tournoi de Rosemont en 1982, où Connors enjambe le filet et se rapprocher de Johny Mac avant que la sécurité n'intervienne. Toutefois, au fil du temps, Connors, qui est devenu père, s'assagi peu à peu et réussit à mettre le public dans sa poche grâce à sa hargne. Ainsi, à l'US Open en 1991, face au jeune espoir américain Aaron Krickstein, le vétéran de 39 ans remonte un handicap de deux sets à un et de 5-3 à l'ultime manche grâce à une foule hystérique et entièrement acquise à lui.