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Le Court Central
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Wawrinka au sommet du Rocher : Bilan de Monte-Carlo

Wawrinka au sommet du Rocher : Bilan de Monte-Carlo

Contre toutes attentes ou presque, Stanislas Wawrinka a remporté le premier Masters 1000 de sa carrière face à Roger Federer (4/6 7/6 6/1). Retour sur le premier Masters sur terre battue, avec la débâcle de Nadal, la blessure de Djokovic, le théâtre de Fognini, la grâce de Federer et bien plus encore...

Wawrinka au sommet du Rocher : Bilan de Monte-Carlo

Wawrinka sur sa lancée

Impressionnant: tel est l'adjectif qui correspond le mieux au début de saison du n°3 mondial. En effet, contrairement à d'autres qui ont complètement craqué après un titre du Grand Chelem, le n°1 suisse tient son rang et confirme qu'il appartient à une autre dimension. La semaine dernière, le Suisse n'a pas été souvent inquiété. Dès le premier tour, il ne fait qu'une bouchée de Marin Cilic (6/0 6/2). Profitant de l'abandon de Nicolas Almagro au tour suivant, il met un set pour comprendre le jeu de Milos Raonic avant de prendre le large (7/6 6/2). En demi-finale, "Stanimal" livre un récital face à David Ferrer (6/1 7/6): il agresse Ferrer sur son service, distribue le jeu des deux côtés. Bref, le Suisse entreprend (31 coups gagnants) et reste solide quand son adversaire essaie de sortir la tête de l'eau. Ainsi, jusqu'en finale, Stan avance à un rythme de croisière sur un tournoi avec une vue magnifique sur la mer. Hier, il a produit, face à Federer, ce qui restera comme l'un des plus beaux matchs de cette saison 2014. Chaque échange est intelligemment construit et, en général, magnifiquement conclu. Dans cet affrontement suisse (le premier en finale depuis un Rosset-Federer en 2000 à Marseille), Wawrinka prend des risques: il vise les lignes, tente des passings incroyable, monte à la volée et envoie des mines en coup droit comme en revers. En ce dimanche de Pâques, "Wawrinkaiser" n'a jamais marché sur des oeufs car tout se révèle payant. Surtout, son mental n'a pas failli: le héros de la semaine s'est transcendé à partir du tie-break du deuxième set. A partir de là, plus rien ni personne n'a pu le gêner sur le chemin.

Par son succès, le Lausannois se positionne clairement comme l'un des hommes qui peuvent empêcher un neuvième sacre de Rafael Nadal à Roland-Garros cette année, d'autant plus qu'il a les éléments pour battre le n°1 mondial: des frappes plates et sèches, une énorme confiance et peut demander conseil à Magnus Norman, entraîneur de Robin Soderling au moment de la victoire du Suédois face à Rafa en 2009.

Federer: à un cheveu du sacre

Roger Federer a confirmé son bon début de saison sur le Rocher. En effet, pour la première fois depuis 2008, l'ancien n°1 mondial s'est hissé en finale du tournoi monégasque. Cependant, s'il ne pouvait rien faire face à Nadal lors des autres fois, il peut nourrir des regrets cette année car il n'a jamais été aussi proche d'inscrire le Masters 1000 de Monte-Carlo dans son riche palmarès de 78 titres. Ainsi, alors qu'il avait remporté le premier set 6/4, RF n'a pas su prendre la mise en jeu de son adversaire à 5-5 (alors que Wawrinka n'avait passé aucune première balle de service), est passé au travers du tie-break de la deuxième manche et a accusé le coup physiquement lors de la manche ultime. C'est dommage, car il était au rendez-vous: il a tenté de manière audacieuse des montées à la volée, a lâché quelques amorties bien senties, et quelques coups magiques. De plus, il a trouvé ses repères sur terre lors des matchs précédents, même s'il a dû s'employer pour sortir Jo-Wilfried Tsonga (1/6 7/6 6/1), et s'est montré malin à certains moments. De ce fait, en raison de la blessure au bras droit de Novak Djokovic, "King Roger" n'a pas arrêté le revers du Serbe, particulièrement en berne samedi. Bref, on peut dire que les voyants sont au vert pour Federer cette année.

Djokovic: des doutes subsistent.

A quel Novak Djokovic doit-on se fier? C'est la question que l'on se pose, car le n°2 mondial a montré deux visages différents sur le Rocher. Tout d'abord, lors des deux premiers tours, il n'a laissé aucune chance à Albert Montanes (6/1 6/0) et à Pablo Carreno Busta (6/0 6/1): sur la lancée d'un mois de mars dantesque (doublé Indian- Wells Miami), on a vu un rouleau-compresseur sur le terrain, affuté, constamment incisif, et qui a engourdi ses adversaires. Cependant, dès les quarts de finale, la machine s'est embrayée, et l'ancien n°1 mondial a peiné afin de prendre le meilleur sur l'étonnant espagnol Garcia-Lopez (4/6 6/3 6/1). Arborant un bandage imposant sur son bras droit, le Serbe a tenu la dragée haute pendant un set face à Federer, avant de sombrer à cause de sa blessure (7/5 6/2). A un mois de Roland-Garros, et sachant que la nature de la blessure et sa durée de rétablissement restent floues, on se soucie du "Djoker" car on ne sait pas s'il va pouvoir défendre pleinement ses chances à Paris et si sa préparation ne va pas être tronquée à cause de cela. Affaire à suivre...

Wawrinka au sommet du Rocher : Bilan de Monte-Carlo

Nadal: Accident ou réel problème?

C'est LA grande surprise de cette escapade en principauté: Rafael Nadal s'est fait éliminer dès les quarts de finale de Monaco, alors qu'il y avait été sacré 8 fois entre 2005 et 2012 et qu'il avait été défait en finale l'an dernier par Novak Djokovic. Pourtant, tout avait bien commencé: le n°1 mondial n'avait pas laissé de quartiers à Andreas Seppi et au Russe Gabashvili. Avec tout le respect que David Ferrer mérite, le Majorquin aurait du passer l'obstacle comme à son habitude. Cependant, il s'avère que les balles de Rafa ont cruellement manqué de tranchant et que ce même Nadal a été à chaque fois en position de sauver des balles de break. Devant le manque de longueur des coups de son adversaire, le n°6 mondial s'est amusé, d'autant plus que c'est un relanceur hors-pair et a frappé au sommet du rebond. "Le Pou" sort vainqueur de cette confrontation contre son compatriote (pour la première fois depuis...2004) 7/6 6/4 et a retrouvé autant de couleur que son T-shirt rose fluo. Quand on sait que "Le Taureau de Manacor" n'a pas bien réglé ses problèmes de dos, on est en droit de s'interroger. Dans quelle forme va t'il poursuivre sa saison sur terre-battue? Réponse, dès cette semaine, avec le tournoi de Barcelone...

Wawrinka au sommet du Rocher : Bilan de Monte-Carlo

Et sinon, à part ça?

- Jo-Wilfried Tsonga retrouve des couleurs après avoir mené la vie dure à Rodgeur en quarts de finale. Avec un meilleur revers et de bonnes sensations de retour, le Manceau peut bien figurer cette année à Roland-Garros. Cependant, il doit veiller à abréger ses matchs, sous peine d'arriver "carbo" à Paris et ne pas pouvoir se frotter aux meilleurs.

- En parlant de Kinder, les autres joueurs français n'ont pas réalisé un tournoi bueno: à part Jo, aucun n'est parvenu à franchir les huitièmes de finale. Entre les grosses désillusions (Roger-Vainsselin, Benneteau, Monfils, Simon) et la malchance pour d'autres (Chardy, Mahut), les perspectives de voir de belles performances tricolores à Paris s'amoindrissent.

- Le HotShot de la semaine revient (sans doute) à Andreas Seppi, qui a réussi un joli Tweener (coup entre les jambes) sur passing. Un vrai régal.

Enfin, à 15 jours du festival de Cannes, certains s'entraînent pour décrocher la Palme d'Or. Visiblement, c'est le cas de Fabio Fognini qui a pété les plombs lors de son match l'opposant à Tsonga sur le Court Central du Monte-Carlo Country Club. Tout le monde a eu le droit à son nom d'oiseau. Ainsi, à sa façon, Fognini rend hommage aux monstres du cinéma italien comme Marcello Mastroianni, présent sur l'affiche officielle du prochain Festival de Cannes.