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Le Court Central
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Tsonga, c'est Joli!

Tsonga, c'est Joli!

Alors que personne ne l'attendait en début de semaine, Tsonga a frappé un grand coup en remportant le Masters 1000 de Toronto (le deuxième tournoi de cette catégorie dans sa carrière) aux dépens de Roger Federer (7/5 7/6). Libéré et réglé, le Manceau a balayé les doutes qui l'entouraient depuis le début de la saison.

Tsonga, c'est Joli!

Quelle semaine pour Jo! Alors qu'on l'avait quitté sur une nouvelle défaite face à Djokovic durant laquelle il a paru bien impuissant, beaucoup de doutes ont été émis dans toutes les directions. Les plus grands détracteurs se sont amusés à coeur joie, qualifiant d'amateurisme le choix (certes osé) de travailler avec le duo Escudé-Ascione. Oui, le niveau de Jo n'avait rien de rassurant (d'ailleurs, lui même l'a avoué), oui il perdait face à des joueurs contre qui il ne devrait jamais s'incliner (cf. Reister en quarts de finale de Coupe Davis), oui Jo s'éloignait des meilleurs. Cependant, il faut reconnaître qu'il s'est remis en question, qu'il a su analyser ses erreurs, les déchets dans sa manière de jouer et qu'il a travaillé. Ainsi,lors du mois de juillet, on l'a vu se retirer en Suisse, à l'abri des regards, où il peaufinait sa technique, mais surtout son physique et son mental, compartiment du jeu dans lequel le n°1 français pêchait cruellement lors de ces six derniers mois. J'avais évoqué, dans le précédent article (voir le lien en bas de page) la saison 2011 du Français, au cours de laquelle, il avait renversé Federer à Wimbledon et était parvenu en final du Masters de Londres. Pourtant, il faut se souvenir que les six premiers mois furent très compliqués: retour de blessure, séparation avec son entraîneur historique (Eric Winogradsky) pour travailler seul, performances décevantes, recul net au classement...

La suite, comment dire? C'est comme si le boudin du collège est devenue la bombe du lycée (syndrôme Rachel de Friends). En effet, Jo, rarement aussi affûté, est repassé de l'ombre à la lumière, et son tennis a tutoyé la perfection. Son service a résonné comme une grosse bertha (il a dépassé régulièrement les 220 km/h) et lui a rapporté beaucoup de points sans se fatiguer. Jo a envoyé de vraies gifles de coup droits, chronométrées pour certaines à 150 km/h. Son revers, qui a souvent tendance à le tromper, s'est révélé constituer un allié: relâché sur son côté gauche du court, il n'a pas hésité à en tirer quelques uns sur les lignes, au lieu de contourner pour frapper un coup droit. Si Tsonga a dominé par la technique, il a, surtout, dominé mentalement ses adversaires: (presque) imprenable sur son service, le (désormais) 10ème joueur mondial a posé énormément de problèmes à ses adversaires en se procurant de nombreuses balles de break (rien qu'aujourd'hui, il a eu sept fois l'occasion de breaker Federer). De même, lors des rares moments où il s'est retrouvé en difficulté (notamment lors de son quart de finale face à Murray, au cours duquel le Britannique a mené 3-0 dans la manche ultime (ndlr)), Tsonga n'a rien lâché et a toujours montré qu'il était sur le court pour gagner. Enfin, à deux semaines de l'US Open, Jo a envoyé un signal fort à tous ses principaux concurrents: peut-être qu'il ne gagnera pas le dernier majeur de la saison mais il fera figure d'épouvantail, c'est à dire, du joueur à craindre car il peut battre n'importe qui à n'importe quel moment. En espérant que le meilleur soit à venir, il peut, maintenant, être fier de lui, mais ne doit pas perdre de vue qu'il doit jouer Cincinnati (un autre Masters 1000) à fond, dans l'espoir d'accrocher une des huit premières têtes de série (et donc de croiser la route d'un très gros pois(s)on qu'à partir des quarts de finale).