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Roland-Garros 2015: les présentations du tableau masculin

Roland-Garros 2015: les présentations du tableau masculin

L'édition 2015 du tournoi de tennis qui fait vibrer la France entière commence ce dimanche. Cependant, depuis ce vendredi midi, nous connaissons les différents tableaux et donnent un aperçu du déroulement de cette quinzaine résolument ocre. Djokovic, Nadal, Federer, Monfils, ou un autre: qui remportera Roland-Garros? On se mouille et on donne des éléments de réponses à travers divers problématique.

Roland-Garros 2015: les présentations du tableau masculin

Rafa va t'il surprendre tout le monde?

Cette année, Rafa n'aborde pas, à première vue, le rôle du grand favori à la victoire finale: redescendu au septième rang mondial (soit son pire classement depuis dix ans), l'Espagnol connait une perte de vitesse depuis Wimbledon dernier. En effet, en un an, le nonuple vainqueur du tournoi n'a remporté qu'un seul titre à Buenos Aires. Ainsi, Nadal n'a remporté aucun Masters 1000 sur terre cette année ( là encore, une première depuis dix ans) et n'a pas rassuré ses plus fins amateurs: s'il a perdu à Monte-Carlo sur des détails face à Djokovic, il s'est fait balader par Fognini à Barcelone et par un Andy Murray en forme à Madrid. Enfin, à Rome, il n'a tenu qu'un set face à Wawrinka, qui prouve qu'il est toujours un client sérieux sur terre. 

De plus, il faut souligner le manque de tranchant dans son jeu, notamment dans son coup droit "lasso" qui n'atteint plus que les 18-mètres et qui permet, par conséquent, à ses adversaires d'attaquer et de ne plus être submergé par ce lift auparavant ravageur. Enfin, malgré la volonté de rassurer son monde, certains signes ne trompent pas et montrent une certaine inquiétude: comment ne pas passer sous silence le changement, très épisodique, de raquette, avant de revenir à celle qu'il arbore depuis plusieurs années? Ou encore, cette conférence de presse à l'issue de sa sortie prématurée à Barcelone, où il tenta de cacher son émotion derrière sa casquette?

Cependant, faut-il enterrer ce lion, ce champion qui vise un dixième titre, ici, à Paris? La réponse est NON. Tout d'abord, il faut se souvenir de sa situation au même moment l'an dernier: à cette époque, il n'avait remporté que le tournoi de Madrid sur l'abandon de Nishikori, alors que ce dernier dominait les débats. Son niveau de jeu inquiétait de la même manière que cette année car il avait perdu cette percussion qui faisait de Nadal, le monstre qui avait enchaîné 81 victoires sur terre entre 2005 et 2007 et celui qui n'avait pas cédé de sets lors de son sacre en 2008. Ensuite, s'il peut croiser la route de Djokovic dès les quarts de finale cette année, il faut garder à l'esprit que Rafa sait sublimer et hausser la qualité de son jeu lors des grandes rencontres: l'exemple le plus récent est la finale de l'édition passée, où il n'avait laissé peu d'opportunités à l'actuel n°1 mondial. L'enjeu pour "Le Taureau de Manacor" sera de trouver rapidement ses marques et de perdre le moins de sets possibles avant cet éventuel quarts de finale, qui constitue une finale avant l'heure.

Pour cela, il devra envoyer l'invité Quentin Halys à ses gammes, écarter le danger Almagro ou Dolgopolov (deux joueurs pas en surplus de confiance en ce moment), disposer d'Adrian Mannarino et écarter Grigor Dimitrov ou l'expérimenté Tommy Robredo: bref, des adversaires (largement) à sa portée. L'occasion est, donc, parfaite pour ajuster ses coups, réviser son tennis (comme d'autres réviseront leurs examen)s afin de faire dérailler la machine Djokovic et montrer que personne d'autre ne s'impose chez lui, à Paris.

Rafael Nadal

Rafael Nadal

Qui pourrait empêcher Novak Djokovic de passer à côté de Roland cette année?

Cette année, un seul homme règne d'une main de maître sur le circuit: Novak Djokovic. Impérial, donc, le Serbe ne laisse pas de places à ses concurrents: après 5 mois et demi, le n°1 mondial n'a perdu qu'à deux reprises cette saison, et reste invaincu sur terre après ses succès à Monte-Carlo et à Rome (il était absent à Madrid). Rouleau compresseur, monstre physique, et plus expérimenté qu'en 2011, Djoko arrive dans les meilleures dispositions pour remporter le seul titre du Grand Chelem qui lui échappe. Un facteur qui pourrait empêcher ceci est la pression: en effet, Djokovic doit avoir conscience de pouvoir faire jeu égal avec Rafa sur terre depuis quelques années.

Pourtant, s'il a été en mesure de rivaliser sur terre avec l'Espagnol, il ne l'a jamais vaincu à Paris. L'exemple le plus criant est celui de 2013: il était à un point de confirmer un break qui aurait pu être rédhibitoire dans le set ultime, avant de s'écrouler à cause d'une volée au cours de laquelle il a touché le filet. D'ailleurs, sa domination, qui commence à devenir écrasante, ainsi que son excellence sur toutes les surfaces sont des arguments qui prouvent que Djokovic peut effectuer ce que des monstres sacrés du tennis comme Sampras, Nadal ou Federer ne sont jamais parvenus à atteindre: réaliser le Grand Chelem. Cela expliquerait pourquoi Djokovic veut tant remporter Roland: s'il gagne à la Porte d'Auteuil, il serait bien avancé dans cette quête, sachant qu'il s'est imposé à l'Open d'Australie pour la cinquième fois de sa carrière et qu'il est fort possible de répéter cet exploit à Wimbledon et à l'US Open.

Ainsi, pour franchir ce cap, le numéro un mondial devra écarter ses adversaires, qui peuvent se révéler coriace. Si ses deux premiers tours devraient passer sans encombre, il aura la tâche d'éliminer le (presque) revenant Bernard Tomic ou le compatriote de ce dernier et nouvel espoir du tennis australien, Thanasi Kokkinakis. Après ça, il devra se confronter à Richard Gasquet ou à Kevin Anderson, et espérer, s'il tombe sur le Sud-Africain, que la terre battue ne soit pas trop vive pour mieux dompter le service puissant du seizième joueur mondial. Enfin, en quarts, il pourrait, donc, prendre sa revanche face à Rafa.

Néanmoins, sauf si le septième joueur mondial réalise un début de tournoi canon et trouve rapidement ses automatismes, il pourrait partir favori: en effet, depuis quelques années, son rival a du mal à se mettre en route, à gagner avec la manière jusqu'en huitième. Ainsi, avec ce manque de certitude, Nadal n'aura pas eu l'occasion de se confronter à un gros calibre, et Djokovic pourra mieux le dompter que s'il le rencontrait ultérieurement. Si le Serbe passait l'idole ibérique, il serait fort probable que la Coupe des Mousquetaires lui reviendrait, même face à Murray ou Federer. A moins que..

D'ailleurs, sa domination qui commence à devenir écrasante ainsi que son excellence sur toutes les surfaces sont des arguments qui prouvent que Djokovic peut effectuer ce que des monstres sacrés du tennis comme Sampras, Nadal ou Federer ne sont jamais parvenus à atteindre: réaliser le Grand Chelem.

Novak Djokovic

Novak Djokovic

Au fait, comment va Roger?

Loin de la première partie de tableau où le trio Nadal-Djokovic-Murray va s'entretuer, Federer peut voir venir: Le Suisse aura un chemin qui semblera plus simple. Après tout, ne pas tirer un de ces trois poissons peut dégager la voie pour une éventuelle finale et permettrait, ainsi, de rester frais pour ce dernier affrontement.

Malheureusement, pour l'ancien n°1 mondial, ce parcours n'aura rien d'une promenade au Champs de Mars, lors d'un bel après-midi de mai: si les trois premiers tours devraient passer sans trop de soucis, les choses devraient se corser un peu avec un possible match contre Monfils en huitièmes. On rappelle que le Français a écarté de manière autoritaire la légende suisse lors de leurs deux derniers affrontements, qui plus est sur terre. Si jamais Federer passe l'obstacle "La Monf'", il pourrait se farcir Wawrinka au tour suivant. Puis, s'il écartait son compatriote, il prendrait, sans-doute, rendez-vous avec deux hommes à leurs aises en ce moment: Tomas Berdych, qui effectue une saison sans fausse note, ou Kei Nishikori, qui se révèle être un très bon joueur sur terre et qu'il n'est jamais facile de mettre en danger.

Autant dire que le risque d'une sortie prématurée est réelle, surtout quand on se souvient de ses éliminations-surprise face à Gulbis l'an dernier ou face à Seppi, en Australie, au mois de janvier dernier. De plus, on ne connaît pas la forme réelle du géant helvète sur terre, cette saison: vainqueur du tout nouveau tournoi d'Istanbul et finaliste émérite à Rome, il est, également, passé à côté de son tournoi monégasque et a pris la porte dès son entrée en lice à Madrid. Ainsi, va-t'on retrouver le Federer magistral de Rome ou celui plus approximatif de Monte-Carlo? Nul ne le sait.

Roger Federer

Roger Federer

Murray va t'il, pour la première fois de sa carrière, jouer le coup à fond à Roland-Garros?

Au cours de sa carrière, Murray n'a jamais semblé emballé à l'idée de disputer Roland-Garros. En effet, Wimbledon passe trois semaines après, et, avant son sacre en 2013, il devait subir la forte pression de la très longue attente du peuple Britannique à la recherche du successeur de Fred Perry. Ainsi, Murray a, souvent, fait le minimum syndical en atteignant les quarts de finale ou les demi-finales à Paris et n'a pas hésité, l'année de son sacre londonien, à faire l'impasse du tournoi de notre capitale.

Or, la donne a changé: l'ancien pensionnaire de l'académie Sanchez-Casal de Barcelone a réalisé, avec Novak Djokovic, les meilleures performances sur terre, cette saison; s'il n'avait, jusque-là, jamais atteint de finale dans un tournoi sur terre-battue, il a soulevé deux coupes cette année sur cette surface: la première à Munich, dans un tournoi à sa portée, et la deuxième au Masters 1000 de Madrid, où il a disposé de joueurs comme Kei Nishikori ou même de Rafael Nadal. Il s'est également, retiré du tableau du Masters 1000 de Rome pour se préserver en marge de Roland, chose qui aurait paru impensable de sa part l'an dernier. Aujourd'hui, son travail avec Amélie Mauresmo et Jonas Björkman semble porter ses fruits: l'Ecossais a retrouvé sa capacité de contrer, de prendre la balle tôt, tout en jouant vers l'avant.

Pour confirmer ses progrès sur la surface ocre, il devra mettre hors de danger certaines pointures comme le talentueux australien Nick Kyrgios au troisième tour, le géant John Isner ou le Belge David Goffin (ou Jéremy Chardy) en huitièmes avant un hypothétique face-à-face avec David Ferrer en quarts de finale. Si jamais, tous ces obstacles sont franchis avec succès, Novak Djokovic ou Rafael Nadal se dresserait sur sa route. L'occasion de franchir un cap sur terre? Sans doute.

Andy Murray

Andy Murray

Et si Kei Nishikori mettait tout le monde d'accord?

 

Depuis Robin Söderling en 2009 et en 2010, Roland-Garros n'a pas connu de grandes surprises. Même si le Japonais possède des aptitudes sur terre et a su les montrer cette année à Barcelone, il n'a jamais exprimé la totalité de son talent à Roland: sorti d'entrée par Marcel Klizan l'an dernier, Nishikori n'a jamais fait mieux que les huitièmes de finale lors des Internationaux de France. Le cinquième joueur mondial, n'ayant pas de points à défendre, arrivera sans pression et pourra mettre en place son plan de guerre qui s'adapte très bien sur les courts ocres: vif sur ses jambes, très solide mentalement, métronome, excellent au retour, et capable de distribuer et de faire courir ses adversaire, il a un jeu qui ressemble à celui de David Ferrer.

Ainsi, lors de sa quinzaine, il pourrait accrocher le scalp de bons terriens comme Verdasco au troisième tour, Lopez ou Bautista Agut en huitième avant un éventuel choc face à Berdych, autre joueur qui peut prétendre à une place en finale, voire à une surprenante victoire (ou Tsonga, mais ça risque d'être compliqué cette année). Cette dernière rencontre pourrait être explosive, tant les deux joueurs semblent en forme. Il pourrait également mener la vie dure à Roger Federer, essayer de le balader, de dicter et de faire durer l'échange afin de ne pas donner la possibilité au n°2 mondial d'installer son jeu d'attaque pour abréger les échanges. Enfin, un des arguments de poids qu'il possède est d'être entraîné par Michael Chang, qui s'est, lui-même, imposé à Paris en 1989, après avoir usé physiquement et mentalement Ivan Lendl en huitièmes de finale (on se souvient, notamment, de ces services à la cuillère, alors qu'il est perclus de crampe).

Kei Nishikori

Kei Nishikori

Qui pour créer la surprise?

Ce début de saison 2015 marque un retour à une certaine hiérarchie, après une année 2014 riche en émergence de nouvelles têtes (Dimitrov, Raonic, Nishikori, Gulbis, Goffin). Ainsi, il semble peu probable de voir un joueur hors de l'actuel top 10 atteindre les demi-finales, comme l'a pu faire Gulbis ici-même, lors de la précédente édition. Pourtant, quelques joueurs peuvent prétendre effectuer une aventure dont personne ne parie un kopeck. On peut penser à Marcel Klizan, qui peut profiter des soucis de Simon au dos et de la grosse méforme du dernier demi-finaliste pour se frayer une place en huitième. On pense également à Guillermo Garcia-Lopez, qui, même s'il n'est plus un jeune premier, reste un spécialiste de la terre battue: il a, d'ailleurs, atteint les huitièmes de finale l'année dernière après avoir sorti Stanislas Wawrinka d'entrée. Enfin, on peut se demander si ce Roland-Garros ne va pas marquer l'explosion du jeune espoir autrichien Dominic Thiem, qui pourrait causer des soucis à Gaël Monfils, s'il parvenait à écarter l'uruguayen Pablo Cuevas au tour précédent.

 

Garcia-Lopez (à gauche) et Dominic Thiem (à droite)Garcia-Lopez (à gauche) et Dominic Thiem (à droite)

Garcia-Lopez (à gauche) et Dominic Thiem (à droite)